Caveaux, escaliers, sous les décombres

Engloutis, peu à peu se comblent

Dans les ruines les racines plongent

Le lierre les noue dans l'ombre.

 

Voyez la chapelle où sifflent les vents

Plus de Seigneur, plus d'oraison

Dieu n'a plus de maison

La dernière ogive s'ouvre au firmament

.

Seule la fontaine chantonne encor

Au milieu du curieux bassin rond

Où les rainettes font des bonds

Et flûtent en fermant leurs yeux d'or.

 

Dans sa triste solitude misérable

Un amoureux du passé

Le découvre......... et de ces restes charmé

Promet de restaurer les vestiges vénérables.

 

Depuis qu'il reprend vie

Grincent les portes cloutées

Fument les hautes cheminées

Vibrent les anciens pavés usés

 

Parfois dans la cour du château tout illuminé

Se pressent fidèles amateurs et amis du voisinage

Tantôt à l'ombre des figuiers au doux feuillage

Tantôt sous les poutres de la grange rénovée.

 

Alors des grandes fenêtres à meneaux

S'échappent la musique en flots harmonieux

Des bravos, des rires, des cris d'enfants joyeux

Des voix déclament, des conteurs parlent haut.

 

Ce sont des instants de bonheur volés

Au quotidien, à toutes ses incertitudes

Un espace lumineux, une altitude

Où cœurs et esprits se sont rapprochés

 

Grâce à ces poètes, écrivains, et conteurs

La vieille bâtisse a retrouvé une âme

Les visiteurs enchantés le proclament

Les « Saisons du Vieux Château », un rêve « accroche-cœur »

 

A. DD      Juin 200:''

Du temps des seigneurs et troubadours

Au pays des coteaux du vert Limousin

Caché au détour d'un joli chemin

Sur un promontoire il a vu le jour.

 

Pierres à pierres les hommes l'ont bâti

Silex et mortier entremêlés

De sang et de sueurs versés

Au fil des ans les tours ont grandi.

 

Rondes, lourdes, hautes, imposantes.

Les archers surveillent de là-haut

Les routes entre ciel et eaux,

Les lointaines collines verdoyantes.

 

Les tuiles brunes du grand toit

Coiffent les grosses murailles

Jointes des blocs d'énorme taille

Soutiennent de l'édifice le poids.

 

Derrière les grilles forgées

Les fenêtres, étroites meurtrières

Creusées dans l'épaisse pierre

Épient l'ennemi dans la vallée.

 

Combien d'intrépides cavaliers

Les douves profondes franchies

S'élancèrent à l'assaut du pont-levis

Rutilants, debout sur leurs étriers.

 

La terre abreuvée de sang

Ne porte plus de moisson

La charrue rouillée aux sillons

Attend le retour du manant.

 

Des siècles et des siècles ont passé

Un jour la révolution

Proclame l'égalité dans la nation

Le peuple rase les tours d'autorité.

 

Abandonné, le vieux château s'engourdit

Réduit à servir de vastes greniers

 

Et ses planchers de châtaignier

Chouettes et hiboux habitent le logis

Le Vieux ChâteauPoésie